Je me souviens, il y a quelques années, nous étions en voiture avec un collègue, de retour en France après un Salon en Allemagne. J’avais environ 30 ans. À un moment donné, il y a eu un long silence et j’ai été très très gênée, tellement gênée que je lui en ai parlé. A l’époque, ne pas parler en présence d’autrui, me mettait face à une croyance que j’avais à propos de moi-même : si tu as n’as rien à dire c’est que tu es inintéressante…
Aussi, un silence au sein d’une conversation était un calvaire. Je cherchais désespérément à le combler en essayant coûte que coûte de trouver quelque à dire pour remplir le vide. Au fil des années, j’ai appris à rester en silence, sans me sentir pour le moins embarrassée.
Puis, progressivement, je me suis mise à l’aimer, à vraiment aimer le silence.
Aujourd’hui, lorsque j’écoute un satsang ou un audio quelconque, il m’arrive très fréquemment de mettre l’enregistrement sur pause.
Pour goûter l’espace après les mots, pour écouter leur résonance dans le silence, dans mon silence intérieur. Pour laisser les mots me pénétrer, pour ressentir leur impact en moi, pour les laisser tracer leur sillon. Pour permettre au verbe de se graver sur le marbre de ma conscience. Pour qu’ils s’infusent en mon être, là où la connaissance était déjà présente mais endormie.
S’il est habité, un silence peut tout. Il est le berceau des tristesses et des pleurs, les bras qui enlacent et réconfortent, le cœur qui accepte, l’amour qui brûle les vestiges du passé.
Le silence peut tout.
Puis, progressivement, je me suis mise à l’aimer, à vraiment aimer le silence. Son pouvoir est immense et si simple, trop simple peut-être…
Parfois, un mot en entraînant un autre, nous passons à côté de cette merveilleuse occasion d’honorer le vivant de l’instant. Un rendez-vous raté. Peu importe, il reviendra.
Dans les ateliers d’écriture, je vois de plus en plus l’importance de laisser cet espace de rien et pourtant si rempli, après que les participants aient offert leur cadeau au groupe, celui de leurs mots, ceux tout droit sortis de leur précieuse intériorité. Nous les écoutons résonner sur les parois de nos êtres longtemps après que les sons se soient évaporés dans le néant. Nous les goûtons, nous les honorons, nous les aimons.
Car dans son infinie bonté, c’est ce que fait le silence, il aime et, en aimant, il guérit.
Sylvie

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