Je viens de faire une expérience fascinante que j’ai à cœur de vous partager. Pendant 5 jours, j’ai fait la plonge dans un hôtel 5 étoiles. En apparence, rien de bien glamour… Les tonnes de gamelles grasses et noircies, le rythme effréné, la condescendance parfois de certains regards… À priori, toutes les conditions étaient réunies pour passer un moment effroyable…
Eh bien vous me croirez ou non, j’ai passé 5 jours formidables – bien qu’éreintants physiquement – avec une joie au cœur qui ne m’a pas quittée.
Qu’est-ce qui m’a aidée ?
Une des règles de vie que j’essaie d’appliquer le plus possible est d’assumer intégralement mes choix, de prendre la pleine responsabilité de ce que je vis. Donc, si je décide de faire quelque chose, de m’engager dans un projet, d’aller quelque part ou de rencontrer quelqu’un, je fais de mon mieux pour rendre ce moment sacré, puisque c’est la vie qui s’exprime. Un apprentissage de toute une vie !
J’ai donc démarré cette « mission » avec une intention forte : être en présence et honorer comme il se doit ce moment de vie puisque c’est ce qui est.
Dès le démarrage, l’idée est venue de réciter un mantra. La chanson « Je suis cela » de l’Ashram du cœur est arrivée comme une évidence, encore une. Toute la journée, j’ai chanté. Les machines font tellement de bruit que j’étais sans doute la seule à m’entendre…
Beaucoup de magie durant ces 5 jours que je ne vais pas raconter ici, car ça pourrait faire l’objet d’un livre entier, mais voici néanmoins quelques instants qui ont fait bondir mon cœur :
* Un minuscule cœur — de tomate — aux formes parfaites délicatement posé au fond d’un panier à couvert.
* Le sourire sur le visage d’un cuisinier après 3 jours de totale fermeture.
* Un chef qui s’adoucit soudainement après m’avoir renvoyé parce que les assiettes n’étaient pas sèches, sans doute surpris d’être accueilli par un immense sourire (et sincère).
* Et le dernier soir, en rentrant dans la voiture, la chanson de Michaël Jackson « You are not alone » qui m’a fait fondre en larmes.
Cette expérience concrète, ancrée dans la matière, qu’on pourrait qualifier d’ingrate, m’a plus appris que des tonnes de concepts reluisants. J’ai rencontré des personnes magnifiques, pour la plupart très investies dans les missions qui leur sont confiées. Je dois avouer — à ma plus grande surprise — que j’ai ressenti plus de joie que certains jours dans les plus beaux paradis où j’ai séjourné. Nous le savons tous, même s’ils peuvent contribuer à notre bien-être, les lieux ou les gens n’ont pas le pouvoir de nous rendre heureux.
Et si le vrai paradis se trouvait en soi ? Au fond, c’est tout le thème de « Aller simple pour Bali »…
Sylvie